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Author: manur

Dokaka, le japonais fou qui reprend des chansons avec sa bouche.

Annoncé sur le prochain album de Björk, qui ne devrait être composé que de human beat box samplé et sans instruments.

Libé Grand Angle : Double peine à Phnom Penh

« Ils sont la démonstration vivante de l’échec du programme de réinstallation aux Etats-Unis. Ils ont été victimes de l’environnement qui a été le leur dans les villes américaines, les écoles, les gangs. Mais aujourd’hui, le gouvernement américain dit que c’est au Cambodge de les reprendre. Ils ont perdu sur tous les plans. »

Cela ne m’a pas frappé lorsque je l’ai mis en ligne il y a quelques jours, du moins pas avec la même intensité, mais je me demande aujourd’hui si ces lignes de Marguerite Yourcenar ne sont pas ce que l’on a écrit de plus beau en langue française durant le siècle écoulé. La poésie d’Aragon comprise.

J’ai déjà raconté il y a longtemps comment je sautais de sa voiture en marche, mais Nick est aussi capable de touchants aphorismes. J’ai retrouvé ça en épluchant le carnet noir et rouge :

Les gens vraiment libres ont une manière très belle de courber l’échine, comme les gens vraiment heureux ont une manière très noble de souffrir.

On avait vingt ans. Nous étions anarcho-situationnistes, chrétiens et banlieusards.

Carnet noir et rouge

Carnet noir et rouge

« Aussi bien, je traite mon petit cœur comme un enfant malade, je lui passe toutes ses volontés. Ne va pas le redire : il est des gens qui m’en feraient un crime. »

— Goethe, Les souffrances du jeune Werther

« Les gens vraiment libres ont une manière très belle de courber l’échine, comme les gens vraiment heureux ont une manière très noble de souffrir. »

— Mon formidable ami Nick

« Je n’ai pas de tactique
Je fais de l’existence et du vide mes tactiques.
Je n’ai pas de talent.
Je fais de la vivacité d’esprit mon talent.
Je n’ai pas de forteresse.
L’esprit immuable est ma forteresse.
Je n’ai pas d’épée.
De l’état qui est au-dessus et au-delà de la pensée, je fais mon épée. »
— Walter Jon Williams, Le souffle du cyclone

[Le carnet noir et rouge n’est pas daté. J’évalue les premières pages, que l’on parcourt actuellement, au milieu des années 90.]

« Qu’attendre de ceux qui, acquiesçant aux raisons abstraites de l’économie acquiescent à la solution finale du problème humain ? »

« Rien ne tue plus sûrement que de se contenter de survivre. »

— Raoul Vaneigem, Traité de Savoir-Vivre à l’usage des jeunes générations

« L’erreur de ceux qui saisissent la décadence est de vouloir la combattre alors qu’il faudrait l’encourager ; en se développant elle s’épuise et permet l’avènement d’autres formes. (…)
Il est vulgaire de claironner des dogmes au milieu des âges exténués où tout rêve d’avenir paraît délice ou imposture. »
— Emil M. Cioran, Précis de Décomposition

« They were two perfectly insignificant and incapable individuals, whose existence is only rendered possible through the high organization of civilized crowds. Few men realize that their life, the very essence of their character, their capabilities and their audacities, are only the expression of their belief in the safety of their surroundings. »
— J. Conrad, An outpost of progress

« — Je veux dire que, si on arrive à convaincre quelqu’un, à l’aide de la logique, qu’il n’a pas lieu de pleurer, eh bien, il ne pleurera plus… C’est clair. Et vous, vous pensez le contraire ?
— La vie serait trop facile, alors, répondit Raskolnikov. »
— F. Dostoïevski, Crime et châtiment

J’ai trouvé le temps de voir l’exposition Marc Riboud à la MEP.

Elle est très belle, d’une modestie qui frise parfois la coquetterie mais qui me séduit. La joyeuse avidité photographique de Riboud m’enchante, et si l’homme n’est peut-être pas un grand technicien de son domaine (les amateurs pourront en débattre), son intelligence du regard, décomplexée, amène fréquemment à ce petit miracle qu’est la complicité entre le spectateur et un cliché… parfois vieux de quarante ans.

Jérôme A., fin avril :

Oui pour les garçons c’est proportionnellement l’inverse, au début tu t’en tapes un peu, tu fais le fier parce qu’une fille est dingue de toi, alors tu roules des mécaniques et tu te dis pourquoi pas une réaction en chaîne, si une fille jolie est dingue à ce point de moi, hé bien je peux avoir toutes les autres – c’est pas malin parce que le jour où la fille en question n’est plus du tout folle de toi – n’y joue plus sa vie – et que c’est cuit, les autres filles n’existent plus, tu ne penses plus qu’à récupérer celle qui t’échappe, la terre entière tourne autour d’elle…