Archives de
Author: manur

Christophe Grébert, le journaliste et militant PS qui publie depuis de longs mois son weblog d’opposition au maire de Puteaux (Hauts-de-Seine), relate régulièrement les intimidations — parfois violentes — dont il semble être l’objet par les gros bras de la majorité municipale, qui montrent une compréhension bien particulière de la notion de liberté d’expression.

Dernière péripétie en date, qui fait le tour du monde (c’est même dans le daypop top 40) : une tentative d’arrestation par la police municipale, interrompue par l’arrivée de la police Nationale.

Une preuve de plus, s’il en était besoin, du danger que font courir à la démocratie ces milices privées au service de notables locaux.

Edité le 18/05 : j’ai retiré un lien vers le blaugue de Loïc Le Meur. J’en avais lu beaucoup de mal, mais comme j’ai autre chose à faire, je n’avais pas été me rendre compte par moi-même, juste quelques billets sporadiquement. Mais aujourd’hui, j’ai été voir. Très visiblement ce garçon ne lit pas beaucoup de livres (supposition : le prix Goncourt offert à Noël, et le dernier essai en tête du classement du Point), procède intellectuellement par répétition de lieux communs, et limite probablement sa lecture de la presse à un ou deux médiocres hebdomadaires (pléonasme), à moins que ce soit Time. Qu’il gagne beaucoup du bel argent qui semble tant le séduire, il faut des gens comme lui, mais en ce qui concerne mon propre enrichissement intellectuel, je crois avoir plus d’ambitions que lui. Sa prose m’est superflue.

Du temps passé ensemble

Du temps passé ensemble

Exsonvaldes - Time we spent togetherTime we spent together, le premier album d’Exsonvaldes est sorti très récemment.

J’ai la chance de pouvoir l’écouter depuis plusieurs semaines, et c’est un des meilleurs disques de l’année. La maturité acquise par les parisiens depuis leur EP Someday if I want to est impressionnante. A une dispersion un brin adolescente fait désormais place la cohérence d’un groupe qui, musicalement, sait où il va : sur le territoire relativement inoccupé en France d’un rock exigeant, aux accents mélancoliques parfois réhaussés d’un soupçon de cruauté.

Sur les morceaux les plus tendus, la voix de Simon devient douloureusement torturée ; le travail de studio, à la fois dans l’adéquation de son timbre aux compositions et dans l’impeccable présence spatiale de celles-ci, est remarquable.

Quelque part entre Pinback et Chokebore, influences revendiquées, mais avec toutes les raisons de dépasser dans l’Hexagone et les pays voisins les notoriétés somme toute confidentielles de ces anglo-saxons, Exsonvaldes dessine, sans plan de carrière préconçu et dans une bonne humeur réjouissante, une voie qu’on aimerait voir plus souvent empruntée par les groupes pop/rock français. Celle d’un talent écrasant et d’une belle modestie.

Sur le site officiel : Going Away et All I Have (mp3).

Dix-Sept Ans de Réflexion

Dix-Sept Ans de Réflexion

Pascal Riché, encore, dans Libération cette fois : Quand les cigales fourmillent…

Les « magicicadas » comptent parmi les insectes les plus étranges. Pourquoi passent-ils dix sept ans prostrés sous terre, pour subitement sortir, copuler et mourir ? Le sexe est la seule chose qui les occupe. Le mâle chante pour inviter la femelle à l’accouplement. Puis celle-ci fend des branches d’un jeunes arbre avec son « apovisateur » – un appendice tranchant -, y dépose ses œufs fécondés, et meurt.(…)

« C’est un nombre premier, ce qui permet d’amoindrir les risques d’être victimes de prédateurs, suggère [un scientifique]. Aucun prédateur ne peut avoir un cycle permettant de fréquemment tirer avantage de cette formidable ressource alimentaire. Imaginez qu’elles ait un cycle de 16 ans: le risque serait bien plus grand, pour elles, de se retrouver face à un prédateur au cycle de 4 ans… »

Couples « in »

Couples « in »

Karl (il y va fort, comme d’hab’) : Mixité ou fétichisme ?

On voit beaucoup plus souvent de femmes asiatiques avec des hommes blancs que le contraire. Mais il y a un type de couples encore plus rare : noir/asiatique.

Si l’on suit un peu son lien, on arrive à un rigolo Curse of the Asian Man (malédiction du mâle asiatique) :

I can sum up The Curse of the Asian Man really quickly – no one wants us. Think about it. When was the last time you met a girl who had a « thing » for Asian guys ?

On ne va pas s’amuser à donner des contre-exemples.

Mais pour répondre à Karl, bien que j’imagine que le libertaire libertin en lui n’imaginait pas ça, ma théorie est la suivante : les enfants asiatiques ou métisses qu’on peut faire sont les plus beaux et les plus aimables du monde, pas comme ces aryens aux nez débordant de morve et complètement pourris par le marketing qu’on trouve par ici.

Ce n’est que ma théorie.

Accessoirement, je rumine depuis longtemps une amélioration notable à suggérer à la SNCF pour ses TGV : une ou deux voitures dans chaque train, réservées (et obligatoires) aux voyageurs accompagnés de chiards de moins de 10 ans. Et la paix dans les autres wagons.

Pascal Riché : Kerry perdu sans McCain

Pourtant, depuis le début de l’affaire Abu Ghraib, il n’a même pas cherché à se présenter comme une autorité morale. Il est effroyablement mou. Lorsque le scandale a éclaté, les médias ne se demandaient pas: « comment va réagir Kerry? » mais « Comment va réagir McCain? »

Décidément, Kerry n’a pas la frite. (Frite. McCain. Désolé.)

The Guardian : Being Brenda

They were meant to show that gender was determined by nurture, not nature – one identical twin raised as a boy and the other brought up as a girl after a botched circumcision. But two years ago Brian Reimer killed himself, and last week David – formerly Brenda – took his life too.

Nurture : l’éducation, l’acquis.

Bonnes nouvelles

Bonnes nouvelles

Idle Words : Poland joins the European Union

I couldn’t quite get over the shock of it – four hundred fifty million people were being asked to put their faith in the lyrics of a guy who thought Yoko Ono was hot. (…)

In the future, every momentous historical occasion will get a crap soundtrack.

Le weblog d’Alain Lipietz, député Vert européen. Son site personnel a déjà montré qu’il ne voyait pas le web comme un simple support à son plan média, c’est donc une très bonne nouvelle.

Et puis quelqu’un qui avait été jugé trop intellectuel pour être candidat à une élection présidentielle qui avait opposé Jospin, Le Pen et Chirac a forcément une voix intéressante à faire entendre.

Et puis le great Blogger.com redesign, avec plein de nouveautés.

Les anciens cons battus auront-ils un jour la décence de fermer leur grande bouche ?

Les anciens cons battus auront-ils un jour la décence de fermer leur grande bouche ?

L’anniversaire des cinquante ans de la fin de la première Guerre d’Indochine et de la bataille de Diên Biên Phu (mai 1954) est l’occasion d’une peu ragoutante offensive médiatique destinée à honorer la mémoire du colonialisme français, apparemment l’une de nos gloires passées.

Morgat proposait récemment un lien vers le site officiel — rien que ça — de la bataille de Diên Biên Phu, où l’on peut lire à longueur de pages d’anciens piou-pious pleurer la défaite et les conditions de leur captivité.

Ils sont posément traités de bourgeois décadents, de soldats impérialistes, de criminels de guerre, de mercenaires sanguinaires, de valets de l’impérialisme américain, de chiens colonialistes…

« Bourgeois décadents », c’est probablement caricatural, mais le reste est pourtant bien observé.

Pendant tout ce temps, il aura fallu aux prisonniers glorifier le marxisme, supporter les insultes, les injures, les brimades, les litanies vietminh contre l’armée française, sans cesse ridiculisée, scander des slogans anticolonialistes, c’est moralement épuisant.

Pauvres choux. Vous allez au bout du monde, la fleur au fusil, réprimer dans le sang un mouvement de Libération nationale, faire perdurer un ordre colonialiste et impérialiste, profondément raciste et féodal, et vous voulez qu’on vous remercie poliment ??

En février 1993, à Fréjus, le Président de la République reconnaissait enfin qu’avaient « droit à la reconnaissance de la Nation » ceux dont la justesse du combat avait été mondialement attestée par la chute du mur de Berlin et l’écroulement des régimes communistes quelques années auparavant.

Il semble que le Corps Expéditionnaire en Indochine était composé à la fois d’engagés et d’appelés. Bien entendu, ces derniers méritent de la compassion pour avoir été les jouets de décideurs restés à Paris. Mais parler de « justesse du combat » est une déviation idéologique et clairement raciste. Justesse historique d’avoir tué entre 300.000 et 500.000 vietnamiens ?

Les Accords de Génève de 1954, qui mettent fin à la Guerre d’Indochine, prévoient des élections générales à échéance de deux ans qui rassembleront les deux parties du pays (Nord et Sud) sous le gouvernement du vainqueur des urnes. Ces élections n’auront jamais lieu : il est clair pour tout le monde (et particulièrement pour les nationalistes au pouvoir à Saïgon soutenus militairement par les Etats-Unis) que les communistes, libérateurs et source d’espoir (trompeur) pour la petite paysannerie miséreuse, y remporteraient une victoire écrasante.

Ces soldats français sont certainement eux-aussi des victimes, mais pas franchement des héros.