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Author: manur

Eric Fottorino, du Monde, souhaite appliquer aux homosexuels le principe de précaution. Comme pour les virus, le nucléaire ou les organismes génétiquement modifiés, toutes ces choses sales et dangeureuses qu’il ne faut pas laisser entrer chez nous.

Ce pauvre Eric, le doute l’habite.

C’est vrai que les exemples manquent.

Libération : Au paradis des lobbies

«Vous voyez, là, oui, oui, là, où c’est écrit en petit « Bromine Science & Environmental Forum ».» Derrière cette plaque à l’appellation vertueuse, souffle-t-il, «il y a une coalition d’entreprises dont le seul objectif est de torpiller la moindre loi ou directive protectrice de l’environnement».

Visites guidées à Bruxelles par l’ONG Corporate Europe Observatory.

Et pour ceux qui veulent faire la ballade par eux-mêmes, un joli plan du quartier avec les principaux lobbyistes et think-tanks.

Survivre est suffisant comme triomphe

Survivre est suffisant comme triomphe

« Survivre est suffisant comme triomphe. »

— D. Shelley

« Souhaite dans une main et chie dans l’autre. Tu verras laquelle sera pleine la première. »

— Harry Crews

« Là où je sens les doigts avides de l’épicier, je n’ai qu’une envie : abandonner la partie, mon goût délicat l’exige de moi. »

— Nietzsche

« Le vrai rapport au pouvoir doit contenir sa part de désinvolture. »

— J.F. Bizot

« La liberté et la démocratie n’existent que dans le concret, et jamais dans l’abstrait. »

— Mao

« Salomon saith. There is no new thing upon earth. So that as Plato had an imagination, that all knowledge was but remembrance ; so Salomon giveth his sentence, that all novelty is but oblivion. »
— Francis Bacon, Essays, LVIII.
(cité par J.L. Borges dans L’Aleph)

I was Foucault’s girlfriend (novella), by Sylvère Lotringer

‘It was really worth it,’ Foucault thought, stepping out of the New York Public Library. To anyone else but him, of course, it would have sounded a little nutty, coming all the way from Sao Paolo to New York to examine an obscure Jesuit manual on child masturbation published in 1821. But it was all there – he chuckled – as he had assumed it would be.

Foucault took his glasses off and blinked into the sun.

Oyez, oyez ! Le Blogothèque Club Mix revient !

Blogomix n°2Le principe est le même que la dernière fois : avec mes camarades de la Blogothèque et quelques invités de marque, nous avons chacun conçu une compilation musicale.

Ces sélections sont à vous contre votre propre compilation en deux exemplaires… vos morceaux du moment ou de toute une vie.

Prêt à jouer le jeu ? Date limite d’inscription le samedi 12 juin 2004. Tout est expliqué sur le site du Blogomix.

Outrés

Outrés

A Saint-Omer, on ne sait plus trop à quel saint se vouer. Myriam Badaoui accuse la moitié de la ville d’avoir participé aux viols de ses enfants, se rétracte la semaine dernière, puis renouvelle ses accusations aujourd’hui.

« La suite au prochain épisode », a ironisé Me Eric Dupont-Moretti.

Vendredi, Libération revenait sur l’ambiance trouble de l’instruction :

14 novembre 2001 — Dans le filet de la police restent huit personnes royalement baptisées «les notables» dans la presse. Et tant pis si l’un est chauffeur de taxi ou l’autre ouvrier. Tous nient. Hubert Delarue, avocat de l’un : «Il y a un curé, un huissier, des scènes avec des chiens. Ajoutons que ce réseau est censé s’étendre en Belgique et on obtient le concentré des fantasmes en matière de pédophilie.»

Refaisons le décompte des «notables» : un ouvrier métallurgiste et son fils de 22 ans, une boulangère et son mari, un jeune couple de 26 et 27 ans, le concierge et sa femme, un chauffeur de taxi, un prêtre, un chômeur, et le seul personnage potentiellement au-dessus du salaire médian, un huissier de justice (et son épouse), dont l’état physique et mental, à défaut de le disculper, fait réfléchir sur le concept de présomption d’innocence.

Il n’est pas sûr que ce procès, quelles que soient au final les vérités (?) qui en ressortiront, ne vienne au secours du bernardhenrilévysme ambiant, de cette idée d’un monde où prolifèrent des « diables », individus dévoués au mal, qu’on ne peut rédimer, personnifications médiévales de croquemitaines fantasmatiques. Aujourd’hui, assez limpidement, le pédophile. (On pourrait par ailleurs évoquer les exemples passés de procès – vite oubliés par la presse – ayant jeté l’oppobre sur de soi-disant « pédophiles », au final acquittés.)

L’anti-pédophilisme est une belle idée, fondée sur la répulsion évidente que peuvent inspirer des actes criminels trop longtemps « tolérés » par la société, elle s’épanouit dans un confort rassérénant de justesse morale à une époque où les engagements sont difficiles et les vérités fragiles. Mais comme leurs homologues anti-racistes qui s’enivrent de leur pouvoir et perdent parfois tout sens du second degré, certaines associations versent dans le grotesque depuis plusieurs années (« 400 000 sites pédophiles en France ») et nourrissent cette hystérie pas si constructive que ça, voire potentiellement anti-démocratique, si ce n’est totalitaire.

Si le diable existe, l’enfer aussi, et celui-ci peut très bien être pavé de bonnes intentions.

Et d’autre part, ce procès démontre quand même une chose, c’est que pour être heureux, un enfant a besoin d’un papa ET d’une maman.