My love is better done
Les mains de Laura Marling effleurant le manche d’une guitare folk comme un artificier ses chandelles, et je suis figé. Sa voix frêle qui lance de terribles imprécations avec une élégance toute victorienne, je cède sans résistance. Quelques mèches de cheveux blonds, et si vous me le demandez, je vous dirai que la folk n’a pas trouvé interprète plus accomplie depuis Joni Mitchell (et je pense même que Laura Marling la surpasse — le blasphème est un des luxes accordés au blogueur).
Voici Once I Was An Eagle, son quatrième album (et troisième chef-d’œuvre d’affilée), d’une construction impeccable comme on en trouve presque plus. Mais Words are sleazy, chante-t-elle dans l’un des plus beaux moments de ce disque, …my love is better done. Écoutons donc plutôt.
Suis-je gâteux ; entrain de céder à une navrante exagération ? Comparons avec ce qu’en dit Pitchfork:
Marling is 23; at first, the amount of time she had spent on this earth seemed relevant because nobody in her peer group was making albums like this. With Once I Was an Eagle, it’s because nobody of any age is making albums like this.
« She’s as mature a songwriter as you’ll find today, » ajoute Consequence of Sound.
Et le Guardian : « Everything just gets better and better with Marling. »
Soulagement, je ne suis pas le seul à m’enthousiasmer.
Dans le même temps, en France, on en est arrivé au point où même l’un de nos plus respectables journalistes musicaux considère qu’un album de soixante minutes est forcément trop long.