An Pierlé
C’était en 1999, et tout ce qui venait de Belgique nous semblait miraculeux. On était sous le charme, notamment, d’une pétillante gantoise nommé An Pierlé. An avait sorti un superbe premier album (Mud Stories) où elle s’accompagnait au piano électrique sur des chansons qui n’avaient rien à envier à Kate Bush ou au meilleur de Tori Amos. On me recommandait chaudement ses concerts, au piano sur une grosse bulle gonflable, mais je ne trouvais pas l’occasion d’y assister.
Ce que je redoute souvent des artistes que j’aime arriva alors : An Pierlé changea de registre, pris un groupe, sortit trois ou quatre album de pop FM/jazzy sonnant fadasse à mes oreilles, et eut un beau succès d’estime hors de Belgique… succès incomparable avec l’intérêt soulevé par son album solo.
Mais en 2013, Ô joie ! An Pierlé a sorti un album essentiellement solo qui renoue avec le songwriting de ses débuts, et est beau à pleurer. Certes, on trouve dans Strange Days quelques mesures d’orchestre de chambre et des percussions et guitares de Koen Gisen, son compagnon, mais l’esprit aventureux et malicieux de ses débuts est bien là, et c’est pour moi le plus beau retour aux sources de 2013.