Le syndrome du bocal
Claude Pinault a subi un syndrome de Guillain-Barré. Un sévère, avec d’intenses douleurs neurologiques et presque un an d’immobilisation et de rééducation (pas comme certain petit joueur de ma connaissance).
J’ai apprécié son livre car ce n’est pas le commun du livre de survivant. Il évite largement l’écueil bien pensant type téléfilm américain ou émission de talk-avec-des-vrais-gens : les difficultés tu surmonteras avec stoïcisme pour devenir meilleur et faire un gros hug aux êtres-chers à la fin.
La vie ne se passe pas comme ça, et Claude Pinault est tour à tour anxieux, en colère, vengeur, lubrique, injuste, dépressif, impatient, ému, impuissant. Ce que l’on ressent véritablement dans ce cas, pas la reconstitution didactique avec une morale et une résolution paisible qui se vend mieux.
En plus c’est bien écrit, avec du style et du caractère, et le monsieur a des lettres, des disques et des références culturelles habituellement expurgées ou auto-censurées dans le genre autobiographie-de-rescapé-disponible-en-supermarché. Ce n’est pas toujours facile à lire, mais c’est fait de chair et d’humeurs, comme la vie.