Top 2015 (#5)

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5. Rachel Grimes – The Clearing

Rachel Grimes était la pianiste du groupe Rachel’s, qui au milieu des années 90 a quasiment inventé l’idée de l’indie-classical à lui tout seul, cette ambition d’emmener le versant minimaliste de la musique contemporaine — déjà passablement libéré d’un certain académisme — vers encore plus d’accessibilité, en tout cas vers un public moins habitué aux violons, hautbois et Steinways.

Mais si le groupe Rachel’s a sorti des albums indiscutablement originaux et beaux à son époque, ce deuxième album personnel de Rachel Grimes est, pour la première fois, une œuvre bouleversante, de celles qui ouvrent le champ des possibles.

The Clearing est bâti sur le jeu de piano épuré de sa compositrice, mélodies hypnotiques aux accents romantiques, enrichi d’un éventail de contributions essentielles : un saxophone délicatement free, des cordes majestueuses tout en mesure, des nappes synthétiques, une basse et des percussions discrètes.

Cette configuration, aussi éloignée de la grandiloquence symphonique que du risque de sécheresse élitiste de la musique de chambre classique, offre à ces compositions ciselées – et plus ambitieuses qu’il n’y paraît – le champ pour développer des émotions vraiment profondes, très expressives.

C’est en partie un cliché, mais les écoutes successives n’ont pas, en ce qui me concerne, épuisé ce disque, bien au contraire : j’y découvre à chaque fois de nouvelles sources d’émerveillement, harmonies mélancoliques ou lignes mélodiques sublimes. Un chef-d’œuvre, assurément.

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