Ces résumés un peu secs nous privent du meilleur, toutes les petites circonvolutions qui font de Debré un roi de la langue de bois à l'ancienne, un monument de la politique périmée, et bien malgré lui un serviteur dévoué de Sarko qui, face à cet enchaînement quasi-infini de banalités paresseuses, apparaît comme l'homme de la modernité.Quelque chose d'important est exprimé ici. Le populisme possède cette redoutable force : il se présente toujours avec les atours de la modernité (mot dont il faut se méfier, s'il en est). En période de crise morale, les ex-enfantillages du populisme ressortent au grand jour, parés d'une virginité que n'ont plus les modèles connus. Sarkozy n'est pas un homme du passé, il représente sans l'ombre d'un doute notre avenir. Il sait appuyer sur les sujets modernes, qui nous concernent. Je ne crois pas ceux qui prétendent haïr tout ce qu'il représente et affirme, par ses poses d'Epinal et par ses mots ; souvent, il me semble qu'il évoque des problématiques réelles où d'autres ne resassent que lieux communs, parfois même, je suis d'accord avec lui (comme lorsqu'il s'oppose à l'arrêt des efforts en matière de sécurité routière préconisé par l'assassin Perben). Sarkozy est au cœur de la modernité, pour longtemps, il occupe la place que la gauche, trop occupée à privatiser les services publics et à lutter contre des mots dont elle ne connaît même pas le sens, trop compromise dans la pyromanie sociale pour avoir conservé le moindre ascendant moral, a refusé d'occuper.
6 Commentaire(s) :
Bien lu, et bien vu.
La modernité, qu'est-ce que c'est sinon l'art de se positionner au juste moment à la crête d'une vague naissante et d'en revendiquer par avance son territoire potentiel ? Le moderne, c'est du présent avec une graine de futur. C'est par l'emploi intelligent de cette composante que, selon moi, le populisme se démarque de la simple démagogie.
On voit bien ici la dimension stratégique intense du personnage, que l'on avait déjà perçu dans sa faculté à instrumentaliser assez correctement les journalistes et leur approche contextuelle. Jusqu'ici, seul Le Pen était capable de faire à peu près bien dans la sphère politique (cette remarque n'engage que moi).
Sarkozy occupe l'espace vacant abandonné par le courant socialiste, dont certaines pierres sont pertinentes, on ne saurait le nier. Toutefois, comme tu le signifies à juste titre (comme souvent !), il en est encore au stade des problématiques, soit au sens objectif de ce terme : au stade du potentiel.
Autrement dit, si Sarkozy était un joueur de Go, je dirai qu'il a joué un très bon Fuzeki contre un adversaire qui ferait mieux de se cantoner à la belote. Mais la partie est encore longue.
[2005-07-19T13:58:35]
signé Monsieur HUT, le 16/9/05 12:02
Bien lu, et bien vu.
La modernité, qu'est-ce que c'est sinon l'art de se positionner au juste moment à la crête d'une vague naissante et d'en revendiquer par avance son territoire potentiel ? Le moderne, c'est du présent avec une graine de futur. C'est par l'emploi intelligent de cette composante que, selon moi, le populisme se démarque de la simple démagogie.
On voit bien ici la dimension stratégique intense du personnage, que l'on avait déjà perçu dans sa faculté à instrumentaliser assez correctement les journalistes et leur approche contextuelle. Jusqu'ici, seul Le Pen était capable de faire à peu près bien dans la sphère politique (cette remarque n'engage que moi).
Sarkozy occupe l'espace vacant abandonné par le courant socialiste, dont certaines pierres sont pertinentes, on ne saurait le nier. Toutefois, comme tu le signifies à juste titre (comme souvent !), il en est encore au stade des problématiques, soit au sens objectif de ce terme : au stade du potentiel.
Autrement dit, si Sarkozy était un joueur de Go, je dirai qu'il a joué un très bon Fuzeki contre un adversaire qui ferait mieux de se cantoner à la belote. Mais la partie est encore longue.
[2005-07-19T13:58:39]
signé Monsieur HUT, le 16/9/05 12:02
Et désolé pour le double-post bien involontaire !
[2005-07-19T14:12:21]
signé Monsieur HUT, le 16/9/05 12:02
Radical Chic dit bien : " ...[ Sarkozy )apparaît comme l'homme de la modernité " . Et c'est bien là le piège, ce n'est qu'une apparence.
Manur >> A ta place je dirais que " je suis contre la décision de Perben d'arrêter l'implantation de nouveaux radars ...." plutôt que "Je suis d'accord avec Sarkozy ...." . Cela permet d'éviter bcp de pièges :-) .. Sarkozy peut aussi être contre Perben..mais cela ne veut pas dire que je sois d'accord avec Sarkozy...Surtout que dans cette affaire, c'est une question de bon sens. Si Le Pen dit que la mer est bleue, je pourrais difficilement dire qu'elle est jaune, même en étant farouchement anti-FN .. :-)
[2005-07-19T22:00:19]
signé 16/9/05 12:02
, le
Non, ce n'est pas une apparence.
Mais je suis conscient qu'en disant cela, je ne suis ni un démocrate ni un moderne.
[2005-07-20T10:22:55]
signé manur, le 16/9/05 12:02
Manur >> Donc, on revient à la question de Monsieur Hut : C'est quoi la modernité ?
Il y a un proverbe chez moi qui dit : "ô toi, qui est si beau de l'extérieur, quel est ton état intérieur ? "
[2005-07-21T16:28:39]
signé Yenayer, le 16/9/05 12:02