Outrés
A Saint-Omer, on ne sait plus trop à quel saint se vouer. Myriam Badaoui accuse la moitié de la ville d'avoir participé aux viols de ses enfants, se rétracte la semaine dernière, puis renouvelle ses accusations aujourd'hui.
"La suite au prochain épisode", a ironisé Me Eric Dupont-Moretti.Vendredi, Libération revenait sur l'ambiance trouble de l'instruction :
14 novembre 2001 — Dans le filet de la police restent huit personnes royalement baptisées «les notables» dans la presse. Et tant pis si l'un est chauffeur de taxi ou l'autre ouvrier. Tous nient. Hubert Delarue, avocat de l'un : «Il y a un curé, un huissier, des scènes avec des chiens. Ajoutons que ce réseau est censé s'étendre en Belgique et on obtient le concentré des fantasmes en matière de pédophilie.»Refaisons le décompte des «notables» : un ouvrier métallurgiste et son fils de 22 ans, une boulangère et son mari, un jeune couple de 26 et 27 ans, le concierge et sa femme, un chauffeur de taxi, un prêtre, un chômeur, et le seul personnage potentiellement au-dessus du salaire médian, un huissier de justice (et son épouse), dont l'état physique et mental, à défaut de le disculper, fait réfléchir sur le concept de présomption d'innocence.
Il n'est pas sûr que ce procès, quelles que soient au final les vérités (?) qui en ressortiront, ne vienne au secours du bernardhenrilévysme ambiant, de cette idée d'un monde où prolifèrent des « diables », individus dévoués au mal, qu'on ne peut rédimer, personnifications médiévales de croquemitaines fantasmatiques. Aujourd'hui, assez limpidement, le pédophile. (On pourrait par ailleurs évoquer les exemples passés de procès - vite oubliés par la presse - ayant jeté l'oppobre sur de soi-disant "pédophiles", au final acquittés.)
L'anti-pédophilisme est une belle idée, fondée sur la répulsion évidente que peuvent inspirer des actes criminels trop longtemps "tolérés" par la société, elle s'épanouit dans un confort rassérénant de justesse morale à une époque où les engagements sont difficiles et les vérités fragiles. Mais comme leurs homologues anti-racistes qui s'enivrent de leur pouvoir et perdent parfois tout sens du second degré, certaines associations versent dans le grotesque depuis plusieurs années ("400 000 sites pédophiles en France") et nourrissent cette hystérie pas si constructive que ça, voire potentiellement anti-démocratique, si ce n'est totalitaire.
Si le diable existe, l'enfer aussi, et celui-ci peut très bien être pavé de bonnes intentions.
Et d'autre part, ce procès démontre quand même une chose, c'est que pour être heureux, un enfant a besoin d'un papa ET d'une maman.
2 Commentaire(s) :
Et avec un papas ET un papa, on peut être heureux ?
(la question marche aussi avec une maman ET une maman)
Sinon, Christopher Caldwell: How Aids gave gays marriage / FT.com site / May 21, 2004
In the 1980s, as the Aids epidemic spread among American homosexuals, Pat Buchanan, the political commentator and sometime...
la version integrale chez Yahoo (ca va pas durer)
http://biz.yahoo.com/ft/040521/1084907746617_1.html
[2004-05-24T21:54:45]
signé 15/9/05 23:52
, le
> Et d'autre part, ce procès démontre quand même une chose, c'est que pour être
> heureux, un enfant a besoin d'un papa ET d'une maman.
Je ne vois vraiment pas le rapport.
Si ce sont des parents comme ceux qui sont accusés, merci...
Ceux là auront le droit de refaire des enfants, tandis que les couples homosexuels
n'ont pas le droit d'en adopter.
De plus les familles mono parentales sont assez bien acceptées, maintenant, je ne vois pas la différence fondamentale avec un couple homosexuel.
De quoi a-t-on peur vraiment avec les enfants chez les couples homosexuels ?
Que les enfants deviennent homosexuels eux aussi, comme si c'était une maladie contagieuse ? N'est-ce pas de l'homophobie que de penser ça ?
De plus je crois (il faudrait que je retrouve les sources) que ces enfants ont les même "taux d'homosexualité" que les autres.
[2004-05-25T09:07:31]
signé 15/9/05 23:52
, le