Dans la compagnie des hommes
Je l'ai affichée. J'ai le sentiment qu'elle est édifiante, cette réclame.
Charivari dans l'allopathie. Sanofi-Synthélabo a lancé la semaine dernière une OPA hostile contre son concurrent Aventis. Concrétement, cela signifie que l'entreprise a proposé de racheter, à un prix au-dessus du marché, les actions d'Aventis, afin d'en prendre le contrôle. Le cœur de cible ? Les petits actionnaires.
Il faut donc les convaincre de céder leurs actions et d'empocher le pactole. C'est là qu'arrive la pub. Et qui dit pub dit nous prendre pour des cons : « Nous refusons l'idée de ne pas trouver plus vite le médicament qui va guérir Louis »
Ce qui est choquant n'est pas d'utiliser un petit nenfant malade. C'est même très secondaire. Ce qui est sidérant c'est de vouloir convaincre que Sanofi lance son OPA pour le bien-être de l'humanité et de penser que les gens peuvent le croire. Voilà la conception profondément démocratique et humaniste des créatifs de la publicité et des hauts managers de l'industrie pharmaceutique. Vous êtes tous tellement cons qu'on peut faire n'importe quoi et dans le même temps vous faire croire que c'est dans votre bien.
Lorsque l'opinion (principalement en Allemagne) s'émeut de cette réclame, le PDG de Publicis, l'entreprise conceptrice de la campagne, a la réponse : « Je comprends très bien que certaines personnes soient hostiles. Je ne le discute pas. On n'aime pas voir la maladie. ». Ceux qui n'étaient pas encore convaincus du fondamental cynisme de ces gens devraient relire cette phrase : si cette publicité vous choque, c'est vous qui avez un problème — une névrose peut-être ?
Le Vatican blâme l'action génocidaire des laboratoires.
[ posté à 14:25 |
perma-link
]